- DÉTOUR
- . s. m.
Sinuosité. La rivière fait là un détour, fait plusieurs détours. Il signifie aussi, Un endroit qui va en tournant, où l'on peut tourner, changer de direction. Il y a un détour à droite, à gauche. Il l'attendit à un détour. Le détour de la rue. Les détours d'un labyrinthe. Se perdre dans les détours d'un souterrain. Il connaît tous les détours de ce bois.
Fig., Les détours du coeur, Les replis secrets du coeur. Surprendre la vérité dans les détours du coeur.
DÉTOUR, se dit également d'Un chemin qui éloigne du droit chemin. N'allez pas par là, vous prenez un trop grand détour. C'est un détour de plus d'une lieue, il y a plus d'une lieue de détour. Après beaucoup de tours et de détours, après bien des tours et des détours, nous arrivâmes. Il se dit figurément, surtout au pluriel, Des discours dans lesquels on ne s'exprime que d'une manière indirecte, par crainte ou par ménagement, par délicatesse, etc. Pourquoi ces détours ? parlez-moi franchement. Prendre des détours, de grands, de longs détours. Parler sans détour, sans aucun détour. Il signifie également, Toute espèce de biais, de moyen adroit, de ruse, de subtilité, pour éluder quelque chose, pour venir à bout de ce qu'on veut faire. Je connais ses tours et détours. Il a gagné son procès par un détour de chicane. Le détour est fin. User de détours. Voilà un détour que je n'avais point prévu. Les passions ont leurs détours, qui nous abusent. Être sans détour, Être loyal, franc, ne jamais user de détours.
L'Academie francaise. 1835.